Après avoir infligé, le 22 août dernier, 12 mois d’interdiction de diffusion des programmes à Satcon et de spots publicitaires à Setrag, la Haute autorité de la communication (Hac) a levé ces sanctions, ce 11 septembre. Echos du Nord trinque toujours.

La Hac donne l’image d’une institution partiale au bénéfice des puissances d’argent ou de la majorité politique. © Gabonreview/Shutterstock

 

Enième rétropédalage de la Haute autorité de la Communication (Hac) ce 11 septembre à Libreville. Réuni en séance plénière, l’organe de régulation de médias a levé ses sanctions contre Satcon et la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag), après  les avoir frappés, le 22 aout dernier, d’une interdiction de distribution des programmes, 12 mois durant, et de diffusion de spots publicitaires sur les chaines publiques. Il y a pourtant comme un flou artistique dans cette levée de sanction. Certains allant jusqu’à soupçonner un pot-de-vin.

En effet, le déterminisme de la levée de sanctions contre Satcon est d’une légèreté en déphasage total avec l’outrecuidance habituelle du nouveau gendarme du Landerneau médiatique national. Le communiqué de circonstance de la Hac argue sur la «présentation des excuses par les responsables de Satcon pour avoir tardé de supprimer Beinsport dans leurs programmes pour des raisons techniques et la confirmation de la mise à exécution par leur  soin de la décision de la Hac». Ce qui fait sourire le moindre technicien de l’audiovisuel, du fait que ce n’est pas du tout compliqué de couper la diffusion desdits programmes. Satcon n’a d’ailleurs jamais obtempéré quant à son interdiction ; elle a tranquillement continué à diffuser ses programmes. La légende urbaine veut qu’il y ait de gros pontes du giron politique derrière son PDG, Akoghe Zouer, ressortissant Libanais ayant été auditionné le 11 septembre.

Satcon peut donc se faire pardonner très facilement, alors que le journal Echos du Nord ayant également introduit un recours grâcieux n’a été invité qu’à une deuxième audition, le 4 septembre dernier. La réponse de la Hac à ce sujet est toujours attendue et rien de cette audience n’a été mentionné dans le communiqué de ce 11 septembre. Le titre étant réputé proche de l’opposition, ceci pourrait expliquer cela. Mais surtout, cela donne de la Hac l’image d’une institution partiale au bénéfice des puissances d’argent ou de la majorité politique. Bref.

Concernant le concessionnaire du chemin de fer Transgabonais, la levée de la sanction se base sur les «bonnes intentions affichées et de la volonté manifeste de Setrag de se conformer aux procédures requises en droit en vigueur».

Si ses dernières décisions ont de quoi réjouir Setrag et Satcon, il n’en est pas moins que la Hac aura travaillé, dès son lancement, à la décrédibilisation de son image. D’autant plus que certaines de ses sanctions, souvent annoncées avec fanfaronnade, arrogance et empressement ont toutes été levées, quand d’autres, aux allures de règlement de compte sont maintenues. Ce qui nécessairement entame la crédibilité de la Hac…  moins de 4 mois après son installation. À Raphaël Ntoutoume Nkoghe et son collège de conseillers-membres d’en tirer les leçons… pour une rectification du tir et d’un retour à un bon éclat de son blason.

Auteur : Jean-Thimothé Kanganga

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Mbonga la Future Exilée dit :

    Encore du deux poids, deux mesures! Ça pu la corruption et les pots de vin au profit de la hac et du ministère de la communication. A qui profite vraiment le crime? Héééé Gabon!Trop de dégoût quoi!

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