Les programmes des chaînes nationales ne parviennent toujours pas à convaincre les téléspectateurs gabonais, révèlent ce mois les premiers résultats de l’étude média de référence en Afrique sub-saharienne (Africascope), selon lesquels la part d’audience TV de ces chaînes locales est de 9%, inférieure à la moyenne enregistrée sur 8 pays évalués à 40%.

Les chaînes nationales toujours pas attrayantes pour les Gabonais. © D.R.

 

Kantar TNS a publié le 27 août 2018 les premiers résultats de son étude Africascope 2018, initiée sur la période de (septembre 2017 – juin 2018) couvrant un périmètre de 8 pays d’Afrique Sub-saharienne. L’étude examine entre autres : la notoriété des radios et TV africaines, les parts d’audience de chaque station de radio et chaîne de télévision.

Selon les résultats de l’étude, la part des Gabonais qui regardent la télévision quotidiennement représente 95% pour une durée d’écoute moyenne quotidienne par individu de 4h10, soit une baisse de 35 minutes par rapport à 2016. Au cours de ces temps d’audience, seulement 9% sont consacrées aux chaînes nationales, contre 91% aux chaînes internationales et panafricaines. «Jugée comme la part la plus faible en Afrique Sub-saharienne, elle s’explique notamment par une offre locale plus réduite dans ce pays», souligne l’étude.

Par ailleurs, 36% de la population regarde régulièrement la télévision en dehors du domicile, chez des amis, au restaurant ou ailleurs. Les chaînes internationales et panafricaines les plus regardées au Gabon sont principalement celles de divertissement : Novelas TV, Trace Africa, TV5MONDE, Canal+ Sport, Nollywood TV et France 24.

L’écoute de la radio connaît quant à elle une progression de son audience, atteignant 90% au Gabon pour les stations locales dont, Urban FM à Libreville, demeure la plus écoutée. En ce qui concerne les stations internationales, RFI est présente dans le TOP 3 des radios les plus écoutées dans 7 des 8 pays étudiés.

L’étude Africascope couvre les principales villes de 8 pays (Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Mali, République Démocratique du Congo, Congo, Sénégal), soit 18,7 millions d’individus âgés de 15 ans et plus. Les interviews sont réalisées en partenariat avec TNS RMS en face à face sur tablette auprès d’un échantillon global de 20 000 personnes, représentatif de la population de la zone d’enquête interrogée.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Ikobey dit :

    Est-ce qu’une tv nationale est encore nécessaire actuellement ?
    Elle est de moins en moins regardée, elle correspond de moins en moins aux goût du public. Surtout elle coûte cher, pour peu d’intérêt.
    A mon avis, des tv privées avec un cahier des charges précis pourraient rendre obsolète notre RTG.

  2. Charly dit :

    Pour dire vrai … la médiocrité aime son chiffre qui ne souffre d’aucune contestation … 9% d’audience …
    On prélève tous les mois 500 FCFA aux abonnés de Canal + … alors il y a de quoi faire un effort pour améliorer ce chiffre … pour cela, il faut accepter de renoncer à ce qui fait fuir les téléspectateurs locaux …

  3. beka dit :

    « Les chaînes nationales toujours pas attrayantes pour les Gabonais » : est-ce réellement surprenant pour devenir une nouvelle attrayante ?

    Un média, c’est une ligne éditoriale. C’est aussi un public. Si ces deux paramètres ne regardent pas dans le même sens, peut-il y avoir convergence et attrait ? Le Gabon est coupé en deux sur le plan politique. Et les politiques laissent leurs différends transhumer et transpirer dans les médias. Ce qui a pour conséquence la dégradation de la qualité des émissions diffusées sur les chaines publiques.

    Ensuite et non fin, les Gabonais, à commencer par leurs élites politiques, considérées comme des leaders d’opinion, aiment-t-ils vraiment leur pays et tout ce qui s’en réclame : culture, mœurs, traditions ? Si l’on ajoute la multiculturalité du 21è S., si on ajoute encore la braderie en matière d’entrée et de séjour d’étrangers sur notre territoire…, alors on prend réellement peur pour l’avenir.

    Ainsi, pour amener les Gabonais à observer leur nombril, et assimiler les jolis points de beauté qu’on y perçoit, est-ce qu’il faut seulement multiplier les jours de la Fête des cultures ? Et pourtant, si c’est seulement ce qu’il y a à faire, il y aurait de la matière : cultures fang, téké, nzebie, punu, kota, masango, myèné, etc., une multiplicité culturelle où chacun deviendrait un vrai patriote, promoteur de son ethnie au profit de toute la Nation gabonaise.

    A la télé, les Gabonais, j’en suis sûr, ont besoin d’entendre aussi d’autres sons de cloches, ils ont certainement besoin de savoir plein de choses sur leur pays, sur leurs compatriotes qui prétendent vouloir gérer aussi la Cité, de patauger dans le défi de la liberté d’expression dont parlait Roxane Bouenguidi dernièrement.

    Malheureusement, avec le resserrement des budgets alloués aux médias publics, avec les restrictions imposées aux annonceurs obligés de réfléchir à trois fois avant de choisir un support donné, avec tuti et quanti…, « on va encore faire comma » ?

  4. Essangui dit :

    Normal, puisque les chaines publiques gabonaises sont amateurs de mensonges, corruption d’esprit, le trucage, la disinformation, l’apologie du faux …en un mot :la RTG saoule les gabonais et peut causer des attaques cardiaques. Donc, mieu, nous regardons les chaines étrangères.

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