Annoncé depuis des années, le projet de réhabilitation du réseau de canaux de drainage des eaux pluviales et de recyclage des eaux usées dans la capitale économique, financé par l’Agence française de développement (AFD), reste bloqué, sans que de véritables raisons ne soient données.

Guy Roger Reteno Ndiaye. © Capture Gabonreview/Canal Delta

Guy Roger Reteno Ndiaye. © Capture Gabonreview/Canal Delta

 

«Je puis vous dire que ce projet qui est financé par l’AFD a débuté, puisque l’entreprise est prête à commencer (les travaux) aussitôt qu’on le lui demandera», a confié le 3e adjoint au maire de Port-Gentil aux représentants des populations concernées par le projet de déguerpissement des zones situées à proximité des bassins versants. A la faveur d’une récente réunion, il a tenu à lever les nombreux doutes qui entourent désormais ce projet pour lequel l’Agence française de développement a consenti un financement de 55 millions d’euros (soit plus de 36 milliards de francs). Depuis lors, rien n’est visible sur le terrain. Les fonds se seraient-ils volatilisés ? Si des responsables municipaux à Port-Gentil répondent par la négative, il demeure que de forts soupçons pèsent sur un ensemble de personnes, accusées de s’opposer à la mise en œuvre effective de ce projet afin de ternir l’image des élus municipaux, dont la plupart sont issus du Parti démocratique gabonais (PDG).

Une vue de certains représentants du collectif. © Capture Gabonreview/Canal Delta

Une vue de certains représentants du collectif. © Capture Gabonreview/Canal Delta

Selon les élus et en l’occurrence Guy Roger Reteno Ndiaye, ce blocage serait occasionné par des lenteurs administratives. Une façon voilée de tenir pour responsable le ministère des Infrastructures, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, maître d’ouvrage «Je suis frappé de sidération devant l’incapacité de l’administration à matérialiser en acte la volonté du chef de l’Etat», s’est-il offusqué. Pour lui, l’adoption du décret devant conférer au projet son caractère d’utilité publique reste toujours en attente. Le versement d’indemnités dues aux populations impactées et la désignation du site de relogement sont une autre paire de manches, alors que le collectif des familles multiplie les appels aux pouvoirs publics, en vue d’une étude sérieuse de leur situation, et que des éclaircissements leur soient apportés au sujet de l’avancement du dossier, dont l’aboutissement n’attendrait plus que le feu-vert donné à l’AFD. D’autant qu’une partie des fonds serait disponible.

Pour rappel, cofinancé par l’opérateur pétrolier Total Gabon pour le volet «eaux usées», le projet d’assainissement de la capitale économie était prévu pour se dérouler sur la période 2010-2016. Il visait trois objectifs : la réhabilitation du réseau d’environ 20 km de canaux de collecte et de drainage des eaux pluviales, la construction de 1000 latrines voie sèche de type Ecosan dans les quartiers sous intégrés de la ville, et la réalisation d’une station de traitement des déchets des fosses septiques. Pour l’AFD, ce projet vise notamment à améliorer les conditions d’hygiène des populations de Port-Gentil, victimes, pour certaines, d’inondations récurrentes. Pas sûr que ce soit un objectif partagé. Pour l’heure, la mairie de Port-Gentil et le collectif des populations impactées ont annoncé leur intention de mener des actions conjointes pour faire avancer le projet et hâter son démarrage.

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Dans la Grèce Antique, les habitants d’Athènes impliqués dans la  » polis  » étaient appelés les  » politès « .Les politès proposaient les politiques. Aujourd’hui, ce sont les  » politiciens  » qui décident des politiques au nom de tous les citoyens, alors que très peu de citoyens proposent des politiques.En Afrique,le politicien confond très vite le bien public à son bien personnel. Lorsqu’on confie un bien public à un homme politique africain,ce dernier ce transforme en bureaucrate. En effet, si la bureaucratie n’était pas un terme péjoratif, elle l’est devenue au fil des années à cause des dérives constatées par l’action des hommes politiques au pouvoir d’administration.Le politicien aux affaires à une gestion marqué par une rigidité structurelle et une lenteur dans le fonctionnement du système économique et social. La lourdeur, le manque de flexibilité, l’inefficacité et son incapacité à traiter les cas spécifiques apparaissent de manière souvent palpable aux yeux de l’opinion publique. En un mot son action devient inefficace. Elle est minée par la paresse et est source de création de dépenses inutiles, d’effectifs pléthoriques, de privilèges particuliers.

  2. Sabrina dit :

    On souhaite juste un bon fonctionnement et surtout de bon résultat

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