L’Union européenne a décidé de manière unilatérale de mettre un terme aux négociations de l’Accord de partenariat économique avec l’ensemble des six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), démarrées depuis treize ans.

Accord de partenariat économique: L’UE renonce à la signature. © Gabonreview

 

Choisi par ses paires de la sous-région, comme facilitateur de la reprise des négociations conjointes, en vue de la signature d’un APE régional complet, juste et équilibré, le management du président Ali Bongo Ondimba n’aurait pas été concluant.

C’est du moins l’une des conclusions de la 31e session ordinaire du Conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC), réuni du 14 au 15 février 2017 à Djibloho, en République de Guinée équatoriale.

En effet, selon le communiqué final des travaux de cette réunion des ministres de l’UEAC, l’Union européenne a décidé de mettre un terme au processus régional des négociations, en vue de la conclusion d’un Accord de partenariat économique avec l’Afrique centrale. Cette position vient doucher les espoirs du Comité ministériel des négociations de l’Ape (Comina), sur la conclusion de l’accord qui semblait évidente pour les États membres de la Cémac qui traversent une mauvaise passe économique.

Dans sa réponse à Pierre Moussa, le président de la Commission de la Cémac, l’Union européenne avait marqué ses doutes sur la volonté des pays de la Cemac à conclure ces négociations. «Votre lettre fait part du souhait de la partie Afrique centrale de revenir à la table des négociations en vue d’un APE complet régional. […] Cependant, force est de constater aujourd’hui que les progrès accomplis jusqu’à présent sont très peu nombreux, que la liste des questions restant ouvertes est longue, que les points de désaccord sont importants et, par conséquent, que l’issue d’une reprise des négociations est tout à fait incertaine», avait répondu l’UE en juillet dernier.

Dans la même correspondance, Bruxelles avait clairement indiqué que les conditions pour parvenir à un accord étaient loin d’être réunies. En effet, argumentait celle-ci, «les récents courriers et analyses de la partie Afrique centrale au sujet de l’APE en négociation et les positions de l’Afrique centrale qui y sont mentionnées, tant en ce qui concerne le taux d’ouverture du marché de l’Afrique centrale, la clause de non-exécution et la clause de la nation la plus favorisée, que la demande d’un engagement additionnel chiffré de l’Union européenne sur la dimension développement, montrent à l’évidence que les conditions pour parvenir à la conclusion d’un accord ne sont pas réunies

Les tergiversions des États membres de la Cémac étaient relatives à l’absence de réponse coordonnée pour la stabilité de leurs outils de politique fiscalo-douanière, exprimés notamment par le tarif extérieur commun (Tec). Cette position commune tant recherchée devrait tenir compte de quatre principes fondamentaux, à savoir : la compatibilité avec les règles de l’OMC, la préservation des acquis de l’intégration régionale, la garantie des ressources pour le développement et, la poursuite de la coopération commerciale avec l’Union européenne.

Une position commune des Etats de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et Centrafrique) est annoncée au cours de la réunion du Comité ministériel des négociations de l’Accord de partenariat économique (Comina), prévue le 3 mars prochain à Douala, au Cameroun.

 
GR
 

7 Commentaires

  1. DZIMENGOGO dit :

    Pour nous qui ne comprenons toujours rien en politique africaine, peut-on nous dire si on peut mettre en place ce type de partenariat économique lorsque ton futur partenaire est aussi chargé de gérer ta monnaie?
    Nous savons que les européens sont de grands humanistes économiques, c’est pour cela qu’ils veulent bien nous faire profiter de leurs technologies presque sans frais. Mais quel levier nous restera-t-il si cette technologie empêchait (c’est à coup sûr ce qui va arriver)l’éclosion de ce vivier tant attendu d’entreprises technologiques (R&D)qui permettront de booster les économies, donc le niveau de vie de l’Afrique centrale?
    Africains, nous allons trop vite en besogne. D’abord le problème de la monnaie et de l’assainissement du système bancaire de l’Afrique centrale et du soutien à apporter aux entreprises surtout technologiques, ensuite nous verrons avec l’Europe. Après tout, la technologie dont a besoin l’Afrique n’est pas seulement européenne. Elle peut venir du monde entier, à plus moindre frais (Asie, BRICS).

    Mais des sorciers vont surement dire qu’avec les Européens nous avons une histoire commune et blablabla… Mais rappelons-nous que cette dernière n’a pas souvent été en faveur de l’Afrique; elle lui a même été plutôt douloureuse. Alors oublions-là. Business is business, pas de sentiments d’attachement exacerbé, sauf à chercher son seul intérêt personnel. Le vrai challenge commence par cela.

  2. Gabonais dit :

    La CEMAC ne sert à rien. C’est pire qu’un machin. C’est la seule sous région au monde dirigée par des sorciers pour qui le retard de leurs pays respectifs reste bénéfique.

  3. Jean . jacques dit :

    Tant mieux.ue ns a trop massacré.pillé.on a la chine,inde.japon. il faudrait aussi mettez fin á l’accord de Cotonou.

  4. MEYE dit :

    Ils ont mis la charrue avant les boeufs. Pour aller au Cameroun, le visa coûte 50 000 FCFA, le taxe aéroportuaire 10 000 FCFA. Pour aller en GE en passant par Medzeng, tu payes ce qu’ils appellent Entra 2000FCFA, sans passeport et pour une journée seulement. Quand les ressortissants de ces deux pays viennent au Gabon, par voie terrestre, malgré le visa et tous les papiers à jour, tu dois verser 2000FCFA à chaque poste de contrôle, et ya en a combien entre la ffrontière Gabon/GE et Gabon/Cameroun pour rallier LBV les mapanes, 60 postes de contrôle si je n’abuse pas. Et vous voulez parler d’intégration sous-régionale ? Le Président béninois, Patrice TALON, Homme d’Affaires vient de prendre une sage décision de suspendre le visa à certains pays d’Afrique, pourquoi ? Parce que le Benin ne doit pas être cloisonné sur lui, il doit s’ouvrir au monde. Cela permettra un flux de touristes en direction du Benin. Et c’est l’argent qui rentre dans les caisses des entreprises en autres au Benin. L’Afrque Centrale est aussi la seule sous région où il y règne une dictature qui ne dit pas son nom, la plus sous développée en Afrique. Je pourrai épargner la GE, car OBIANG fait du bon travail en développant toutes les provinces du pays au même moment. Il faut une alternance politique en Afrique Centrale pour celle-ci éclore. et elle est aussi la plus riche d’Afrique.

  5. St.Michael dit :

    l’UE commence a se rendre compte (trop tardivement) qu’on ne peut pas envisager un partenariat sérieux, viable, durable avec des dictateurs qui sont et se maintient au pouvoir par la fraude, les putsch, le sang et les armes.

    Comment les dirigeants de l’UE, démocratiquement élus par le peuple ont pu penser un seul instant qu’ils peuvent faire du business avec des frauduleux sans loi, sans foi et sans conscience, certains ne satisfaisant pas les exigences de la constitution des pays qui les ont adoptes???

    More deceitful and amazing events are still to come as the Almighty God is cleaning up this dirty mess.

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