La représentation gabonaise de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a organisé récemment à Libreville et à Ntoum un atelier de formation des formateurs axé sur la lutte contre la chenille légionnaire d’automne au Gabon.

Un formateur pendant le cours pratique à Ntoum, le 15 mars 2018. © FAO

 

Insecte ravageur nouvellement introduit sur le continent africain et présent au Gabon, la chenille légionnaire d’automne «Spodoptera frugiperda» représente un danger pour la production du maïs et de plusieurs autres cultures, telles que le riz, la canne à sucre et les cultures maraîchères. La prolifération de ce ravageur qui a été repéré dans quatre provinces du Gabon, notamment l’Estuaire, le Haut-Ogooué, la Nyanga et l’Ogooué-Ivindo pourrait affecter les rendements des cultures des exploitants agricoles et menacer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations. Afin de mieux endiguer cette menace, la FAO en partenariat avec le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, chargé du Programme Graine a organisé à Libreville, du 13 au 15 mars, un atelier de formation des formateurs sur la gestion de la chenille légionnaire d’automne. Cette activité entre dans le cadre du projet d’assistance d’urgence pour la détermination de la répartition géographique et l’évaluation de l’incidence de la chenille légionnaire d’automne «Spodoptera frugiperda» au Gabon.

Les participants à la formation. © FAO

Outiller les experts agricoles

Dans le contexte actuel où ce ravageur transfrontalier est présent dans la sous-région Afrique centrale et a été repéré au Gabon, il est urgent de lutter contre sa propagation.

En effet, «dans le cadre de la Stratégie 2016-2023 pour le développement de l’agriculture définie par le Gouvernement gabonais, le maïs et le riz, deux spéculations hôtes de la chenille légionnaire d’automne, occupent une place de choix parmi les spéculations prioritaires retenues dans le nouveau plan de développement de filières clés permettant au Gabon d’atteindre son autosuffisance alimentaire», a expliqué Frédérique Betoue, Secrétaire général adjoint 2 du ministère de l’Agriculture.

Ainsi, cette formation théorique et pratique, qui a regroupé l’ensemble des acteurs et praticiens du secteur agricole, notamment des experts de la recherche agricole, de la production et protection des végétaux et des entités de vulgarisation agricole, avait «pour objectif de mettre en place un réseau national d’experts sur tous les aspects de contrôle et de gestion de la chenille légionnaire d’automne afin de mieux cerner le problème, à travers des formations qui seront menées par cette équipe sur l’ensemble du territoire national auprès des techniciens et des producteurs» a déclaré Sankung Sagnia, Consultant en production et protection des plantes à la FAO, intervenant au nom du Coordonnateur du Bureau Sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale.

A propos de la chenille légionnaire d’automne

La légionnaire d’automne, ou Spodoptera frugiperda, est un insecte qui est originaire des régions tropicales et subtropicales des Amériques. C’est pendant son stade larvaire que l’insecte peut causer des dommages importants aux cultures, si sa présence n’est pas bien gérée. Elle s’attaque de préférence au maïs, mais peut se nourrir de plus de 80 espèces de plantes, notamment le riz, le sorgho, le millet, la canne à sucre, les cultures maraîchères et le coton. Elle a été détectée pour la première fois en Afrique centrale et en Afrique de l’ouest début 2016 et s’est propagée rapidement dans pratiquement toute l’Afrique subsaharienne. A cause des échanges commerciaux et du fait de sa forte aptitude à voler, le papillon peut augmenter le risque de propagation. Les agriculteurs devront être soutenus par le biais de la gestion intégrée des ravageurs pour gérer durablement la légionnaire d’automne dans leurs systèmes de culture.

 
GR
 

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