Dans le cadre du programme de domestication de l’Iboga, le coordonnateur de l’ONG IRDC Africa s’est lancé dans la culture de cette plante à Bibasse, à 25 kilomètres d’Oyem.

Hervé Omvah sur la plantation d’Iboga à Bibasse, à 25 kilomètres d’Oyem. © Gabonreview

 

Le coordonnateur de l’ONG IRDC Africa s’est lancé dans la culture de l’Iboga, une plante sacrée utilisée dans les rites initiatiques au Gabon. Dans son village Bibasse, à 25 kilomètres d’Oyem, Hervé Omvah a aménagé une parcelle de 2,5 hectares. 9800 plants ont été mis en plantation depuis un an.

«L’idée m’est venue des travaux de recherche qui m’ont été demandés par le professeur Henri-Paul Bourobou-Bourobou, il y a quelques années. Celui-ci m’avait demandé d’étudier le processus de domestication de l’Iboga en pépinière. Pendant quatre-cinq ans, nous avons étudié le processus qui a donné des résultats. Mais les acquis n’ont malheureusement pas été capitalisés. Et 13 ans plus tard, je me suis décidé à mettre en place une plantation d’Iboga dans mon village», a relaté le coordonnateur d’IRDC Africa.

Vue de la plantation et de la pépinière. © Gabonreview

«L’Iboga est une plante sacrée utilisée dans les rites initiatiques au Gabon. Aujourd’hui, elle a une place prépondérante dans la médecine moderne, notamment dans le traitement d’addiction aux drogues. L’Iboga subit un braconnage intensif en milieu forestier. Il fallait donc initier un programme capable de préserver cette plante», a ajouté Hervé Omvah.

Dans le cadre de la domestication de cette plante aux vertus médicinales, Hervé Omvah a préalablement mis en place une pépinière, où 4300 plants attendent d’être mis en plantation. Une culture qui nécessite un savoir-faire spécifique, notamment au niveau de la germination. «Les graines d’Iboga sont enveloppées d’une enveloppe blanchâtre qui empêche d’atteindre un taux de germination important. Nous avons trouvé une astuce nous permettant de brutaliser cette enveloppe-là et d’atteindre un taux de germination assez important», a-t-il révélé.

Selon lui, les plantes sont laissées deux à trois mois dans les germoirs avant d’être repiquées dans des sachets. Elles y resteront deux mois pour s’acclimater. Entre temps, le site devant accueillir les plans est cours d’aménagement. «Un mois et demi environ s’écoule entre la cueillette et le processus de germination. Les premières récoltes interviennent quatre mois après la fin du processus de planting. C’est l’écorce des racines de l’Iboga qui est commercialisée», a souligné l’agriculteur.

A travers cette initiative, l’objectif poursuivi par le coordonnateur d’IRDC Africa est de constituer une base de données devant permettre aux scientifiques d’étudier les plantes. Notamment pour mesurer le taux d’alcaloïdes (éléments retrouvés dans les racines de l’Iboga, dont l’Ibogaïne) dans chacune des plantes. Toutefois, au-delà de la domestication de cette plante, un trésor national, Hervé Omvah espère que les autorités mettront un accent sur la commercialisation de cette ressource.

«L’Iboga à un potentiel économique important. Il est important que l’on commercialise l’Iboga sur le marché international, où un kilo d’écorce d’Iboga est vendu à 1500 euros», a conclu Hervé Omvah.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. diogene dit :

    L’iboga est considéré dans de nombreux pays (riches) comme une drogue hallucinogène sans plus et donc interdit à la vente et consommation…

    Il faudra attendre une autorisation coloniale pour vendre quoique ce soit.
    Mettons cette attente à profit en cultivant et consommant sans modération le bois sacré…
    A 1500 euros (un million) le kilogramme, nous ne pourrons plus avoir accès à notre propre patrimoine sauf les riches locaux bien sur…
    Le Bwiti pourrait bien passer de tradition populaire vivante à distraction aristocratique et mercantile …
    Oserai je un « Bassé »?

  2. Lafayette dit :

    on aurait bien voulu voir la tronche de cet ibogaculteur. la photo de profil ne permet pas de le reconnaître, pour ceux qui le connaissent. Les ouest-africains plantent les tomates dans les villages du Woleu Ntem, tandis que les autochtones préfèrent planter de l’iboga. Pathétique!

  3. Iboga : Fragile leadership du Gabon dans l’exportation d’un PFNL porteur – Gabon review dit :

    […] voyager. De même, les agriculteurs ayant décidé d’investir dans les plantations d’iboga, comme par exemple l’ONG IDRC Africa ne peuvent maintenant plus exporter leurs […]

Poster un commentaire