Les experts réunis à Brazzaville pour préparer la 35e session ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (Unsac) ont pris acte de la mise en place d’un réseau régional chargé de coordonner la lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes dans la sous-région.

Prise de contrôle d'un bateau soupçonné de transporter des armes de contrebande - © D.R.

Prise de contrôle d’un bateau soupçonné de transporter des armes de contrebande – © D.R.

Il s’agit en effet de l’une des principales conclusions d’un atelier organisé dans la capitale congolaise les 1er et 2 décembre 2012 par le Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme (CTITF/UNCCT), la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (CTED) et le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (Unoca) avec le concours des États de la sous-région.

L’atelier avait pour but de réfléchir aux modalités de la mise en œuvre de la «Déclaration sur une Feuille de route pour la lutte contre le terrorisme et la non-prolifération des armes en Afrique centrale» adoptée lors de la 33e réunion de l’Unsac, tenue en décembre 2011 à Bangui en République Centrafricaine (RCA).

Le réseau régional de lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes jouera un rôle crucial dans le suivi de ce dossier. Il est placé sous la coordination du Professeur Mvomo Ela Wullson, en service à la Délégation générale à la sûreté nationale (DGSN), qui fait partie de la délégation des experts camerounais à la 35e réunion de l’Unsac. Enseignant-chercheur à l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric), au Cours supérieur inter-armées de défense (CSID) et à l’École internationale des forces de sécurité (Eiforces) de Yaoundé, cet analyste et spécialiste en géostratégie, défense et sécurité est conscient de l’ampleur de la tâche et des défis qui interpellent ce réseau, particulièrement dans une Afrique centrale confrontée à des «menaces terroristes non négligeables».

«Au-delà de la nécessité d’avoir une vision commune face à ces menaces, notre réseau a pour vocation d’y proposer une réponse intégrée et multisectorielle dans la dynamique définie par l’ONU», souligne-t-il. «Nous nous attèlerons aussi à mettre en place un mécanisme d’évaluation permanente en relation avec nos partenaires pour mesurer les progrès accomplis et les progrès à accomplir dans ce domaine, pour une efficacité toujours croissante».

Pour des raisons opérationnelles, des points focaux ont été désignés dans chaque pays membre ainsi que des facilitateurs thématiques pour des questions spécifiques : police et sécurité (Gabon); douanes, immigration, contrôle aux frontières (Congo); blanchiment d’argent et financement du terrorisme (Groupe d’action pour le blanchiment d’argent en Afrique centrale – Gabac); justice (Sao Tomé et Principe); armes légères et de petit calibre (Burundi); société civile, droits de l’homme (Cameroun).

Des priorités ont été établies sur la base de ces découpages avec pour finalité, l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie intégrée de lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes légères et de petit calibre. Un délai de 28 mois a été arrêté pour l’aboutissement de ce projet qui devrait, par la suite, être endossé par les ministres des Affaires étrangères des États membres de l’Unsac. Lors de leur 35e réunion qui commence jeudi 6 décembre à Brazzaville, ils feront une appréciation de cette démarche, en tenant compte des observations des experts.

Mardi 4 décembre, ces experts ont essentiellement débattu des questions liées au fonctionnement de l’Unsac, à la coopération avec les organisations sous-régionales et régionales ainsi qu’aux activités des institutions ayant le statut d’observateurs au sein du Comité. Le Centre des Nations Unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale (CNUDHD-AC), ONU Femmes, la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) ont rendu compte des efforts déployés en matière de paix et de sécurité depuis la dernière réunion tenue à Bujumbura (Burundi) en mai 2012.  Les experts ont également suivi avec attention les interventions des représentants de l’Unoca et  du Département des Affaires politiques de l’ONU, qui ont donné des informations précieuses par rapport à leur soutien aux travaux du Comité.

 
GR
 

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