Arrêté dans la matinée du 14 mars, le directeur général d’Orabank a été relâché quelques heures plus tard, après avoir été entendu dans le cadre d’un litige opposant son établissement à la société Sogad BTP. Une affaire aux contours «louches», pouvant avoir des retombées négatives sur le climat des affaires dans le pays.

Entrée principale du siège d’Orabank à Libreville, le 14 mars 2017. © Gabonreview

 

Le groupe Orabank broie du noir avec la fermeture, durant toute la matinée du 14 mars, de ces différentes agences. A l’origine de cette décision, une affaire de justice opposant l’établissement bancaire à la société Sogad BTP Gabon. Dans les faits, cette société avait obtenu un marché de gré-à-gré, auprès de l’Etat, pour la construction de l’école de commerce de Port-Gentil et de l’école de Tourisme et d’hôtellerie au Cap Estérias.

Visiblement à court de moyens pour financer ces marchés, l’Etat avait demandé à l’entreprise adjudicataire de préfinancer les deux chantiers. Sogad BTP Gabon s’est ainsi tournée vers Orabank, pour solliciter un prêt de 22 milliards de francs CFA. Si la banque a donné un avis favorable à sa demande, celui-ci n’était que provisoire en attentant la décision du comité du crédit du groupe bancaire, seul habilité à engager la banque.

Malheureusement pour Sogad BTP, le comité de crédit d’Orabank n’a pas validé sa demande de crédit. Désarçonné par cette décision, le patron de la société va saisir la justice pour se plaindre. Cette plainte porterait, selon certaines sources, sur les frais engloutis dans ce dossier et ce que l’entreprise perçoit comme un engagement ferme. Actuellement, l’affaire, portée devant les tribunaux, en est à la Cour de cassation. Celle-ci a rendu un jugement de procédure, en attendant le règlement de l’affaire dans le fond. «L’avis définitif n’a pas encore été rendu par la Cour de cassation», a révélé une source proche du dossier.

Pourtant, un spectacle désolant a été observé au siège d’Orabank à Libreville, le 14 mars, avec l’interpellation manu militari du directeur général de la banque, pour être auditionné à la Police judiciaire (PJ). Il a été libéré en fin de matinée. Un «excès de zèle», entamé quelques jours plus tôt, le 3 mars dernier, avec la descente des éléments de la police pour une perquisition dans l’établissement bancaire.

Comment comprendre la perquisition et l’interpellation, alors que la Cour de cassation ne s’est pas encore définitivement prononcée sur cette affaire ? Beaucoup y voit la main noire des intérêts cachés. L’huissier en charge du dossier, avance une source, serait «motivé par son pourcentage sur l’amende qui pourrait être infligée à Orabank».  Il  «est obnubilé par le montant de la somme réclamée à l’établissement bancaire, 7 milliards de francs CFA environ pour le préjudice prétendument causé à la société». Vu sous cet angle, tout s’explique !

Toutefois, d’autres voient en cette affaire un moyen détournée de nuire à… Alfred Mabicka. De sources concordantes, l’ancien patron de La Poste SA serait actionnaire à Orabank, tout comme l’Etat gabonais, via le Fonds gabonais d’investissement stratégique (FGIS). «Cette affaire ne serait-elle pas une manière détournée pour s’assurer le contrôle des parts d’Alfred Mabicka au sein d’Orabank ?», s’interrogent de nombreux commentateurs, inquiets de la tournure des événements.

En tout cas, cette affaire tombe mal au moment où le gouvernement se bat pour assainir le climat des affaires et rassurer les investisseurs. L’interpellation rocambolesque d’un dirigeant d’entreprise dans une affaire en cours de jugement, laissera sans aucun doute des traces.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. ma vie, ma terre, ma patrie, le Gabon dit :

    mon Dieu!!!!je reste sans voix c’est juste incroyable

  2. LIBERTE dit :

    Voici ce qui arrive lorsque les putchistes arrivent au pouvoir! C’est honteux ce qui se passe dans ce pays, on gaspille de l’argent de l’argent pour organiser des séminaires et conférences sur l’investissement et on est pas capable de protéger ceux qui ont pris le risque d’investir dans ce bourbier. l’économie est à l’eau continuez de detruire le peu qui vous reste on verra comment vous allez continuer à voler.

  3. L'Afrique en Marche dit :

    il faut que la justice Gabonaise marque un grand coup d’éclat pour rompre avec ces comportements déviants ou l’on voit des OPJ s’initier en agent de recouvrement en venant menacer d’incarcération des honnêtes chef d’entreprise, le tout obséder par les commissions que leur donneur d’ordre les proposent et bafouant les règles les procédures mises en place par l’OHADA en matière de recouvrement de créances. trop c’est trop.

  4. Kenoh dit :

    On ne respecte même pas les tribunaux, mais où va-t-on?

  5. LE VRAI dit :

    Je ne lis plus Jean Jacques ou Bassomba sur des tels sujets avec faits avérés sur ce site. Quoi, vous ne nous faites plus la grande gueule?
    Vous les avocats du Diable qui défendez et accusez sans preuves; certainement pour vos ventres vides.
    Venez une fois de plus nier et biaiser ces faits digne d’une république sans loi propre aux émergents.
    puis le Perroquet de la cour nous dira, je site: »Le Gabon est un pays de droit ». Foutaises!

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