La reprise des négociations les 22, 23 et 24 avril derniers entre la direction générale d’Addax et l’Onep a abouti à la signature d’un procès verbal de conciliation partielle avec pour conséquence immédiate la levée de la grève déclenchée le 14 avril dernier. La sérénité est pourtant loin d’être retrouvée sur le terrain.

Le secrétaire général de l'Onep (au centre) face à ...

Le secrétaire général de l’Onep (au centre) face à …

 

L’annonce de la levée du mouvement de grève à Addax Petroleum Gabon a été faite par le secrétaire générale de l’organisation nationale des employés du secteur pétrolier (Onep), Paul Aimé Bagafou, lors d’un point de presse tenu au siège du syndicat le 26 avril dernier. Les négociations, supervisées par le conseiller juridique du ministre du pétrole, Jean Paul Angoennah Essingone, et de l’inspecteur spécial du Travail du secteur pétrolier, ont permis aux parties de trouver des points d’accord, notamment sur les préalables contenus dans le préavis du 7 avril 2015. La direction générale s’est ainsi engagée à annuler les procédures de licenciement à l’encontre de ses cinq employés comme exigé par le syndicat.

... la presse, le 26 avril dernier à Port-Gentil. © Gabonreview/Louis Mbourou

… la presse, le 26 avril dernier à Port-Gentil. © Gabonreview/Louis Mbourou

Le deuxième préalable relatif à l’application des engagements contenus dans le procès verbal du 28 novembre 2014, n’a pas fait l’unanimité. Sur la régularisation de la situation socioprofessionnelle des employés et le paiement rétroactif du différentiel de l’évolution catégorielle, les parties ont convenu de mettre sur pied une commission et d’avoir recours à un cabinet pour le mode de calcul. L’employeur a par ailleurs pris l’engagement de publier, comme demandé par le syndicat, l’organigramme actualisé de la société. En revanche, aucun accord n’a été trouvé sur le paiement intégral du bonus de production à tous les employés. Abordant les questions de droit, les parties ont pu également trouver quelques points d’accord que le syndicat a jugé suffisants pour mettre un terme au mouvement de grève qui cause d’énormes pertes à la société.

Malgré la signature du procès verbal de conciliation partielle et le mot d’ordre de levée de grève lancé depuis le 24 avril dernier, le travail n’a toujours pas repris sur les sites d’Addax. «La direction générale a refusé la remise en service des installations de production par les travailleurs avant de procéder à un contrôle par un expert», a indiqué Paul Aimé Bagafou. «Les travailleurs, a-t-il poursuivi, attendent donc la désignation de cet expert indépendant avant d’entreprendre quoi que ce soit». Par ailleurs, la direction générale a assigné le syndicat devant le tribunal de première instance pour grève illicite et troubles. Elle estime que la grève n’avait pas lieu d’être dès lors que les négociations avaient été ouvertes. Elle évoque également le non respect du service minimum et des menaces et intimidations à l’endroit des travailleurs non grévistes. La décision du juge des référés est attendue dans les prochaines heures.

«Nous avons bien voulu mettre en place le service minimum conformément aux dispositions légales en vigueur. Mais la direction est sortie du cadre légal en voulant nous imposer sa volonté», s’est justifié le secrétaire général de l’Onep qui a tenu à rappeler qu’au plus fort de la grève, la direction générale d’Addax a eu recours à des personnes extérieures à la société. Lesquelles, sans habilitation nécessaire ont tenté sans succès de redémarrer les installations. «Par ce comportement irresponsable, Addax a mis en danger non seulement ses installations mais également le personnel en service sur les sites», a ajouté Paul Aimé Bagafou avant de dégager toute responsabilité des salariés grévistes sur les conséquences de ses tentatives de redémarrage peu orthodoxe sur l’état des installations.

Après la levée de la grève, la paralysie se poursuit donc sur les sites d’Addax Petroleum, notamment à Obangué et Tsiengui, sur fond de guerre de mots et de bataille judiciaire.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. NZOGHE Michel dit :

    Le dégré d’irresponsabilité des dirigeants d’Addax est plus que pathétique. Tous les ex-agents de SHELL ne sont pas forcement des illuminés Monsieur le CEO d’Addax. Et tenez-vous bien SHELL ou TOTAL ne viendront jamais, au besoin d’un DG, le récruter parmi les ex-Addax, ils vont plutˆot regarder dans leur base de donnée et voir qui sont les cadres ayants une anciennété et une expérience avérée dans l’entreprise les plus adaptes à assurer cette responsabilité…

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