Alors que les autres Etats de la sous-région tardent à ratifier l’Accord de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne (UE), le Cameroun l’a déjà fait. Du coup, de nombreuses questions se posent, notamment s’agissant du processus d’intégration sous-régional et singulièrement tarif extérieur commun en matière douanière.   

© endacacid.org

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Deux points majeurs étaient à l’ordre du jour des travaux du Comité ministériel des négociations de l’accord de partenariat économique (Comina) de la configuration négociante d’Afrique centrale, le 17 juin dernier à Douala au Cameroun. Il s’agissait de l’état de mise en œuvre des orientations adoptées lors de la 13e session du Comina, le 26 février dernier à Libreville, d’une part, et, d’autre part, de la reprise des négociations avec l’Union européenne. «Les ministres de la zone Cemac ont relevé que la mise en œuvre de l’APE d’étape du Cameroun aurait des implications importantes sur le processus d’intégration régionale et spécifiquement sur le tarif extérieur commun de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac)», indique le communiqué final des travaux.

Face à ces risques, les chefs de l’Etat ont demandé au président en exercice de la Cemac, Ali Bongo, de faciliter la reprise des négociations conjointes en vue de la signature d’un «APE régional complet, juste et équilibré». Ils estiment que l’accord d’étape du Cameroun pourrait servir de document de base pour la poursuite des négociations en Afrique centrale, moyennant des discussions sur certaines dispositions, notamment le taux de libéralisation, la période transitoire, le financement du Programme d’accompagnement du développement de l’APE et la compensation de l’impact fiscal net. À cet effet le négociateur en chef  a été instruit de préparer, sur la base de l’accord d’étape du Cameroun, un document amélioré sur les points d’intérêt à inclure dans cette nouvelle base de travail. Ce texte, qui pourrait s’inspirer des acquis des autres régions ACP, devrait être disponible rapidement pour sa prise en compte au cours de la prochaine session du Comina.

Le Gabon abritera la 15e session du Comina au cours de laquelle des consultations seront menées par le président de la commission de la Cemac en vue d’en fixer la date et les modalités. Ces consultations apparaissent donc déterminantes avant l’échéance du 4 août prochain, date à laquelle entrera en vigueur l’accord ratifié par le Cameroun.

Concrètement, les autres pays de la sous-région hésitent encore à s’engager dans les APE, qu’ils jugent suicidaire pour leurs économies. De nombreux analystes estiment même que le Cameroun n’aurait pas dû signer cet accord, sans mesures d’accompagnement. Selon la firme en conseil Presciptor, «l’APE étant un accord commercial, il n’a pas vocation à traiter réellement et efficacement des questions relatives à l’accroissement des flux des investissements dont le rôle est primordial pour les transformations économiques structurelles et le développement des capacités productrices». «L’APE est source de pertes pour l’économie camerounaise avec des effets de détournement du commerce ou encore de creusement du déficit de la balance commerciale», conclut-elle.

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. MBENGUE dit :

    Lourd très opaque. Que veut dire veut article, en français facile, aux lecteurs « Cémacais » moyen?

  2. Fred. dit :

    Parfait cheval de troie pour L’UE pour s’infiltrer chez nous.. non non non..
    Tout comme l’était l’Angleterre dans l’UE pour les USA.
    Non.. Non.. Non..

    On ne peut pas accepter le Cameroun dans ces conditions.. c’est suicidaire..

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